Les mines de Villemagne

Les mines de Villemagne – sa géologie – son filon – ses galeries – son site minier à plomb et zinc – son village de mineurs – son site ancien au Roquet

Ce circuit a été réalisé avec l’aide de Philippe Gaubert.

Suivre le PR balisé en jaune, direction Arboretum de la Foux.

La géologie de Villemagne

Vous observez tout d’abord des grès, déposés il y a 250 millions d’années (Trias) sur la pénéplaine formée des schistes et des granites de la chaine hercynienne entièrement érodée. Au croisement des chemins, aller tout droit.

Puis, des calcaires en bancs pluridécimétriques affleurent avec des interlits fins marneux. Ces calcaires se sont formés il y a 200 millions d’années lorsque la mer chaude et peu profonde a envahi toute la région. Lorsque la profondeur d’eau et donc la pression ne permet plus la précipitation du calcaire, les marnes, composées de calcaires et d’argiles, se déposent formant des interlits marneux.

Enfin, on retrouve les grès puis une zone très altérée. Quelques mètres plus loin, les schistes affleurent. La zone altérée correspond à une faille qui juxtapose les schistes paléozoïques du socle hercynien, formés il y a 340 Ma, avec les grès mésozoïques déposés il y a 250 Ma. On recoupe cette faille un peu plus loin, au croisement des chemins. Quitter le PR et aller tout droit.

Suivre le valat formé au niveau de la faille. À l’intersection des chemins, à la citerne DFCI, suivre le chemin à gauche qui rejoint Villemagne.

À l’intersection avec la route, prendre à droite. Une deuxième faille est marquée par une zone altérée minéralisée. Elle correspond à la faille EW, marquée par un filon de quartz minéralisé exploité à Villemagne. Les minéralisations sont à plomb argentifère (galène), fer, cuivre et zinc (blende).

La mine de Villemagne

La mine a été exploitée depuis le XVIIIe siècle, voire depuis les Romains pour la Mouline. À partir de 1924, la Compagnie nouvelle des Mines de Villemagne débute l’exploitation. Une laverie est construite à Villemagne où l’on séparait le sulfure de plomb et de zinc de la gangue. Un filon contenant 3 % de plomb argentifère et 5 % de zinc est exploité les premières années. Le téléphérique construit en 1925 permet d’évacuer 7 tonnes à l’heure de minerai vers la gare de Sauclières en direction de Tournemire. Suite à la crise de 1929, la mine ferme en 1933, les maisons sont rachetées par le département et transformées en colonies de vacances jusqu’en 1940. Les chantiers de jeunesse les occupent durant la 2nd guerre mondiale, ainsi que des prisonniers allemands après la Libération. En nov. 1962, 75 familles de harkis s’installent à Villemagne. Puis de 1969 à 1975, la société Pennaroya reprend l’activité minière et fait transporter le minerai brut jusqu’à l’usine de traitement à Saint-Laurent-le-Minier. Un détour dans les haldes, dépôts issus de l’exploitation minière dont la toxicité empêche toute végétation de pousser, permet de voir les entrées de galeries.

Le village de Villemagne

Vous arrivez au village industriel de Villemagne. Remonter la route à droite pour traverser le hameau. Le village minier de Villemagne héberge en 1930 six cents mineurs et leurs familles, soit plus de 2000 habitants. Les Polonais, Britanniques, Espagnols, Russes, Algériens, Portugais et Français cohabitent dans ce village créé pour eux, avec toutes les infrastructures commerciales (commerce, hôtel), de services (école, infirmerie) et culturelles (cinéma, tennis). Le village est composé de nombreuses maisons de type anglais construites par la Compagnie nouvelle des Mines de Villemagne, société anglaise. Ces maisons seront vendues à des particuliers au début des années 1980. Revenir à l’entrée du village, quitter la route et prendre le sentier à droite fléché en jaune. Vous longez une maison typique de mineur.

Le Roquet – la Mouline

Lorsque vous rejoignez la route, aller à droite, jusqu’au pont de la Mouline pour retrouver le parking. Un détour à pied en revenant sur la route sur 300 m puis en descendant la route à droite sur 500 m vous emmène au site minier du Roquet (vous pouvez également vous y rendre en voiture après le circuit). Le site possède une centrale hydroélectrique construite entre les deux-guerres, alimentée de l’eau détournée en amont par un barrage datant de 1911 et canalisée dans une conduite forcée. À l’époque, la centrale permettait de faire tourner les machines tels les broyeurs de traitement du minerai ou l’éclairage utilisé pour les besoins de l’exploitation. En 1925, une centrale thermique au charbon est ajoutée à la centrale pour résoudre les problèmes d’approvisionnement en eau dû à la sécheresse en été ou au gel en hiver. En 1927, l’électricité est acheminée depuis Millau et desservie par un transformateur. Avant d’atteindre le Trévezel, vous observez les restes d’une ancienne laverie qui serait antérieure à 1906. Le minerai brut était acheminé en haut de la laverie dans des petits wagons. Dans la laverie, le minerai de plomb et de zinc, de forte densité, se déposait au fond tandis que la gangue terreuse restait en suspension. L’eau entrainait les résidus laissant sur place un minerai enrichi. En bas de la laverie, les dépôts toxiques où aucune végétation n’a poussé depuis plus d’un siècle sont emmenés par le Trévezel lors des crues.

Pour découvrir la randonnée « La mine de Villemagne », procurez-vous la fiche détaillée du sentier (1 journée).