La grotte Chauvet – son environnement dans les Gorges de l’Ardèche – son art pariétal – sa reconstitution à Chauvet 2.

Vers la grotte Chauvet – Vallon-Pont-d’Arc. Photographie de Philippe Gaubert.

Frise chronologique de l'INRAP
Préhistoire Paléolithique
 Vers la grotte Chauvet originale : 800 m – Dénivelé 150 m
Vallon-Pont-d’Arc – Gorges de l’Ardèche
Niveau scientifique facile
Grotte Chauvet interdite au public
Réplique de la grotte Chauvet – Ouvert toute l’année

Visite payante sous réservation sur le site internet

Descente dans la grotte Chauvet

Emission de France culture – 06/10/2015 – 26 mn

Entretien exclusif avec Marc Azéma

Préhistorien, spécialiste de l’art pariétal par Georges Mattia, journaliste

 

La grotte Chauvet est l’une des plus anciennes grottes paléolithiques ornées du monde. Elle est datée de 36 000 ans, c’est la mieux conservée et l’une des plus emblématiques. Ce circuit vous emmène devant la grotte Chauvet, non accessible au public, au cœur de l’environnement magnifique des Gorges de l’Ardèche. À travers cet article, vous découvrirez l’art pariétal des hommes préhistoriques du Paléolithique et celui de la grotte Chauvet reconstituée sur le site « Chauvet 2″, avec la visite de la grotte à la torche, sa galerie de l’Aurignacien, son spectacle son et lumière « Animal » et ses animations.

Qu’est-ce que l'art pariétal paléolithique ?

C’est l’ensemble des expressions graphiques ornant les parois des grottes ou abris sous roche réalisés par les hommes du Paléolithique. Il existe environ 450 grottes dites ornées dans le monde, principalement en Europe, et particulièrement en France et en Espagne. Cette concentration s’explique par des conditions climatiques plus clémentes de vie des populations locales de ces zones méditerranéennes durant les périodes glaciaires du paléolithique. En Europe, l’âge de cet art pariétal s’étend entre 36 000 et 11 000 ans. La première grotte ornée, Altamira, a été découverte en Espagne en 1879 par Marcelino Sanz de Sautuola.

Où se trouvent les grottes ornées ?

En France, elles sont situées essentiellement dans trois régions : le Périgord (Lascaux, Font-de-Gaume, les Combarelles, Rouffignac, la région des Eyzies-de-Tayac, Cussac…), les Pyrénées (Niaux, le Tuc d’Audoubert, les Trois-Frères, Marsoulas, Gargas…) et la vallée du Rhône ( Cosquer, Chauvet…). Quelques sites sont isolés dans l’Yonne, sur la basse vallée de la Seine, dans la Vienne, en Gironde ou en Mayenne (Margot). En Espagne, la plupart des grottes ornées se trouvent le long de l’Atlantique  (Altamira, les grottes de Monte Castillo, Tito Bustillo, Covalanas), dans le centre (Atapuerca, Casares) ou dans le sud du pays (La Pileta, Ardales…). Quelques grottes ornées sont connues en Italie (Romanelli, Levanzo, Adduara) et en Angleterre (les gravures de Creswell Crags). Dans le monde, on trouve de l’art pariétal en Argentine, au Brésil, en Russie (Kapova) en Inde et en Indonésie.

Que représente l’art pariétal ?

Cet art se présente sous la forme de signes ou de formes animalières, un bestiaire composé de certains animaux de l’époque. Il comprend des herbivores, essentiellement des chevaux et bovidés qui représentent plus de la moitié des figures animalières identifiables, mais aussi des mammouths, rhinocéros, bisons, cerfs et bouquetins. On trouve également le loup ou le lion des cavernes ainsi que l’ours des cavernes. Les oiseaux, insectes et poissons, bien qu’abondant dans la nature, ne sont quasiment jamais représentés. Les figurations humaines apparaissent rarement et sont souvent incomplètes, ne montrant qu’une partie du corps ou sont animalisées. On note quelques figurations de sexe féminin. Parfois ce sont les fentes du rocher badigeonnées d’hématite rouge qui s’apparentent à un sexe féminin.

Quel est le style de l'art pariétal ?

Les hommes du Paléolithique ont utilisé les mêmes techniques dans l’ensemble des grottes ornées : dessin au trait au charbon de bois qui permet de dater directement l’utilisation du charbon au C14, aplat de blanc de calcaire, de noir de charbon, ou d’un mélange de gris, estompage, gravure des contours au silex, empreintes de paume de mains… On retrouve une grande homogénéité des productions artistiques de l’art pariétal des cavernes d’Europe durant 25 millénaires (prépondérance des animaux et des signes, espèces animales choisies, rareté des humains, emplacement dans les profondeurs de la grotte) ce qui amène à penser que cet art reflète des mythes et pratiques qui ont perduré durant tout ce temps.

Quelle est la signification de l'art pariétal ?

Plusieurs hypothèses ont été explorées.

– La thèse de l’art pour l’art défendue à la fin du XIXe siècle, comme la thèse à but pédagogique, ont été abandonnées car les peintures sont souvent localisées dans des endroits très sombres, inaccessibles, parfois de toute petite taille ou dans des conditions où elles ne sont pas visibles.

– Une thèse a évoqué la réalisation par des autistes, mais elle n’était fondée que sur des suppositions en cascade.

– La thèse très populaire du début du XXe siècle de la « magie de la chasse », à cause de la présence de nombreux animaux peints sur les parois, a encore aujourd’hui quelques défenseurs. Les images seraient le support de rituels destiné à favoriser les chasseurs dans leurs entreprises. Mais les fouilles archéologiques ultérieures ont montré que les animaux représentés ici sur les parois étaient rarement chassés et le gibier effectif, sanglier oiseaux lièvre, renard, poisson est très peu représenté. De plus, les panneaux qui pourraient correspondre, comme celui du troupeau de bisons poursuivi par les félins à Chauvet, sont rares.

Début du XXIe siècle, la thèse du chamanisme de la préhistoire fut avancée par David Lewis-Williams et Jean-Cottes. À partir de données ethnologiques provenant d’Afrique du Sud (Bushmen) ou d’Amérique (indiens), ils interprètent les peintures animales ou abstraites par des visions des chamanes durant leur période de transe. Mais cette thèse a été vigoureusement contestée, le chamanisme n’étant pas connu aux lieux et aux dates de la réalisation de l’art pariétal. Par ailleurs seules quelques images sur des milliers d’autres peuvent être interprétées dans ce sens.

– Dans les années 1960, Andre Leroi-Gourhan a avancé une thèse selon laquelle l’art pariétal atteste d’un système culturel et mythologique sophistiqué. C’est cette thèse de représentation symbolique et mythologique qui est retenue actuellement par la plupart des chercheurs. Pour Marc Azéma les animaux sont dessinés en mouvement, certains à partir de procédés d’animations proche de ceux utilisés dans le dessin animé. C’est en quelque sorte une préhistoire du cinéma évoquant par l’image une narration. Certains spécialistes soutiennent la thèse mythologique et tentent de retrouver le mythe correspondant. Jean Loïc le Quellec propose que le mythe de l’émergence, connu dans le monde entier et d’origine paléolithique, puisse être mis en scène dans les grottes ornées. Ce mythe fondateur de la création explique l’existence des animaux et humains par la sortie de sous-terre de leurs ancêtres avant de coloniser la planète.

Bibliographie sur l'art pariétal et la grotte Chauvet

  • Atlas de la grotte Chauvet-Pont-d’Arc, 2020, Éditions de la maison des sciences de l’homme, 384p.
  • Marc Azéma. La représentation du mouvement dans l’art pariétal paléolithique de la France : approche éthologique du bestiaire, Thèse de doctorat. Université Aix-Marseille, 2003.
  • M. Azéma , J. Clottes, « Les images de félins de la grotte Chauvet », Bulletin de la Société préhistorique française, no 102,‎ , p. 174.
  • M. Azéma. La Préhistoire du cinéma, aux éditions errance/Actes Sud, 2011.
  • M. Azéma, 2021, L’art des cavernes en action, éditions Errance, Tome 1 : 224 p, Tome 2 : 488 p.
  • J.-M. Chauvet, E. Brunel-Deschamps & C. Hillaire, La Grotte Chauvet, à Vallon-Pont-d’Arc, Postface de J. Clottes, Seuil, Paris, 1995.
  • J. Clottes, « Changements thématiques dans lart du Paléolithique supérieur », in Bulletin de la Société préhistorique Ariège-Pyrénées, L, 1995 ; « Observations nouvelles sur les peintures de la grotte Chauvet », ibid., LII, 1997.
  • Jean Clottes, Bernard Gély, Yannik Le Guillou, Dénombrements en 1998 des représentations animales de la Grotte. Chauvet (Vallon-Pont-d’Arc, Ardèche) », International Newsletter on Rock Art, no 23,‎ p. 18-25.
  • J. Clottes 2001  La Grotte Chauvet, l’art des origines, Seuil éditions.
  •  Clottes J., 2008 L’art des cavernes préhistoriques, Phaidon – , la Direction des antiquités du Soudan.
  • Cohen C. 2001 « L’origine du monde : la Vénus de la Grotte Chauvet », L’Inactuel, Psychanalyse et culture, no 7,‎ , p. 115-129.
  • P. Fosse, M.Philippe, « La faune de la grotte Chauvet : paléobiologie et anthropozoologie. », Bulletin de la Société préhistorique française, no tome 102 N°1,‎ , pp89-102.
  • Fritz C., Tosello G., 2015 – From Gesture to Myth : Artists’ techniques on the walls of Chauvet Cave, in White R., Bourrillon R. (eds.) with the collaboration of Bon F., Aurignacian Genius: Art, Technology and Society of the First Modern Humans in Europe, Proceedings of the International Symposium, April 08-10 2013, New York University, Palethnology, 7, 280-314.
  • Fritz C., Tosello G., Conkey W. M., 2015 – Reflection on the identities and Roles of the Artists in European Paleolithic Socities. Journal Archaeology, Method and Theory, DOI 10.1007/s10816-015-9265-8.
  • Fritz C. (Dir) (2017) : « L’art de la Préhistoire », L’art et les Grandes civilisations, Citadelles et Mazenod, Paris, 626 p.​
  • Fritz C. (2018) : « Et … dans l’obscurité un Homme se mit à dessiner », In « désordre du Monde », rencontres recherche et création du Festival d’Avignon ; F. Lavocat, C Courtet, M Besson, A Vialia (Dir), Editions du CNRS, p. 37 – 50.​
  • Garcia M.A., « Les empreintes et les traces humaines et animales », In Clottes J. (dir), La Grotte Chauvet : L’art des origines, Seuil éditions, 2001, p. 34-43.
  • Guy E., « La grotte Chauvet : un art totalement homogène ? », paleoesthetique.com, février 2004.
  • Leroi-Gourhan A., 2008, L’Art pariétal, langage de la préhistoire  (dir.) Jérôme Millon.
  • Philippe M. et Fosse P., 2003, La faune de la grotte Chauvet (Vallon-Pont-d’Arc, Ardèche) : présentation préliminaire paléontologique et taphonomique, PALEO, no 15, p. 123-140.
  • Anita Quiles et col, 2016, A high-precision chronological model for the decorated Upper Paleolithic cave of Chauvet-Pont d’Arc, Ardèche, France », PNAS,‎
  • Thery-Parisot I., 2005, Le pin (Pinus sylvestris) : préférence d’un taxon ou contrainte de l’environnement? Étude des charbons de bois de la grotte Chauvet, Bulletin de la Société préhistorique française, t. 102, n° 1.
  • Sadier B., Delannoy J.J., Benedetti L., Bourlès D. L. , Jaillet S. et al., , Further constraints on the Chauvet cave artwork elaboration, Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 109, no 21,‎  p. 8002-8006.
  • Tosello G. et Fritz C., 2005, Les dessins noirs de la grotte Chauvet-Pont-d’Arc : essai sur leur originalité dans le site et leur place dans l’art aurignacien », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 102, no 1,‎ p. 159-17.
  • Valladas H. , Tisnérat-Laborde N. , Cachier H. , et al., 2005,  Bilan des datations carbone 14 effectuées sur des charbons de bois de la grotte Chauvet , Bulletin de la Société préhistorique française.
  • Valladas H. , Clottes J. et Geneste J.-M. , 2004, Chauvet est la grotte la mieux datée du monde » Pour la Science.

ÉMISSIONS RADIO

DOCUMENTAIRE

CONFÉRENCE

Marc Azéma, Le Pré-cinéma et les origines de la narration graphique. Pour l’école Objectif 3D.

Pour illustrer l’art pariétal du Paléolithique, nous vous proposons de découvrir la grotte Chauvet à Vallon-Pont-d’Arc en Ardèche. Cette grotte ornée de 36 000 ans est la plus ancienne d’Europe et la mieux conservée.

L’environnement de la grotte Chauvet

Rendez-vous au parking de Chauvet 1

La grotte Chauvet se trouve dans les gorges de l’Ardèche, au niveau du Cirque d’Estre, un méandre abandonné de la Combe d’Arc. Cet environnement, qui existait déjà aux temps préhistoriques, résulte du creusement par l’Ardèche il y a 6 millions d’années (Ma) d’un plateau calcaire formé entre 130 à 100 Ma. En effet, à partir de 5,8 Ma, le détroit de Gilbraltar se ferme abaissant la Méditerranée de plus de 1500 m, ce qui provoque une incision profonde de l’Ardèche et un approfondissement des réseaux karstiques. L’Ardèche qui divaguait sur le plateau calcaire a formé des méandres, qui évoluent au fil du temps, l’eau creusant l’extérieur du méandre tandis que l’intérieur s’ensable, accentuant ainsi la courbure jusqu’à ce que la rivière recoupe le méandre. L’Ardèche creuse alors la paroi en formant une arche et le bras mort abandonné s’est asséché et est devenu le cirque d’Estre.

Vers 5 Ma, le détroit de Gibraltar se rouvre, les rivières cessent de creuser leur lit qui se remblaient de sédiments. Les grottes auparavant asséchées s’ennoient déposant des argiles qui colmatent les grottes. Enfin, les reliefs se rehaussent, les rivières recreusent profondément leur lit et les grottes ennoyées se vident définitivement.

Depuis le parking, il est possible de monter jusqu’à l’entrée de la grotte, interdite au public. Le passage suit un calcaire à orbitoline qui a été érodé par la gélifraction lors des glaciations de quaternaire formant un passage à encorbellement. Longue de 490 m de long, la grotte Chauvet a été ornée à l’Aurignacien entre il y a 36 000 ans et 29 000 ans (âges recalibrés obtenus sur 200 datations C14, U/Th et Chl36).

À cette époque, la région se trouve à une période de redoux de la glaciation quaternaire de Wurm. La végétation des plateaux est steppique et l’on trouve une faune adaptée au climat froid. Le porche de la grotte était visible depuis les rives de l’Ardèche. Il a été obstrué entre 29 000 ans et 21 000 ans (daté par le Chl36) par l’effondrement d’une falaise. Grâce à cela, la grotte a été protégée, permettant de garder un état de conservation exceptionnel.

À l’intérieur de la grotte Chauvet

Les chercheurs ont retrouvé les traces de près de 190 ours des cavernes (sur 15 000 ans) dans cette grotte où l’on a des preuves d’occupation en alternance entre l’ours et l’homme. Les bauges d’ours, trous qu’il a creusés pour son hibernation, se trouvent dans le fond de la grotte, là où il hibernait. Il existe aussi des empreintes de loup.

Des charbons de bois de pins sylvestres au sol indiquent la présence d’éclairage, les parois montrent des indices de chauffe entre 250 et 450 °C dont la cause n’est pas connue. On trouve une dizaine de silex non caractérisés et une sagaie en ivoire de 25 cm de long.

L’art pariétal de la grotte Chauvet

En visitant la grotte Chauvet 2, vous découvrez la reconstitution remarquable de la grotte Chauvet, réalisée en partie par Gilles Tosello en 2012.

L’art pariétal de la grotte est constitué de 425 figures, signes et mains négatives. Tout un bestiaire typique de l’art paléolithique (chevaux, bisons, cervidés, bouquetins, aurochs, lions, rhinocéros, mammouths) ainsi que quelques figurations humaines. Une des spécificités de cette grotte est de renfermer un quart des figures de félins connus dans l’art pariétal et la moitié des rhinocéros. Un panneau de point rouge délimitant une silhouette de rhinocéros a été réalisé avec des paumes de mains enduites d’hématite.

La particularité de l’art pariétal est de se servir des fissures et reliefs naturels pour dessiner l’animal. Vous pouvez admirer des dessins au trait, réalisés directement au doigt dans l’argile qui recouvrait la paroi calcaire, d’un seul trait et de manière dynamique. Certains dessins au fusain sont traités en aplat avec un gris formé d’un mélange à la main du fusain avec l’argile de décantation et du blanc de calcaire. En enlevant un peu d’argile de décantation, les artistes obtiennent un fond plus blanc. Pour évoquer le volume, ils détourent la forme de l’animal au silex. Les dessins forment souvent des compositions pensées avant la réalisation.

En hiver, des visites à la torche sont proposées permettant de s’immerger et découvrir les dessins dans les conditions proches de celles des hommes préhistoriques. Ces conditions lumineuses mettent également en évidence des jeux de lumière sur les scènes dessinées montrant un aspect dynamique.

Une main positive rouge est antérieure à un tracé noir au charbon de bois daté par la méthode C14 de l’Aurignatien. La majorité des dessins ont été réalisés, il y a 36 000 ans. Une deuxième phase d’occupation et de dessins dans la grotte s’observe il y a 29 000 ans.

Dans le parc de la grotte Chauvet 2

Une déambulation dans le parc vous fait découvrir des panneaux explicatifs, une frise chronologique avec les périodes glaciaires et interglaciaires, les différentes cultures préhistoriques, la présence des néandertaliens, l’arrivée des homo sapiens et les différents sites d’habitat et grottes ornées d’Ardèche et Europe. Un autre panneau explique la formation des paysages des gorges de l’Ardèche et de la grotte Chauvet. Une synthèse des datations de la grotte Chauvet, les méthodes de datations employées et leurs interprétations sont également présentées. Un panneau est consacré aux moyens de protection de la grotte et son environnement.

La galerie de l’Aurignacien présente des scènes de vie de l’époque d’utilisation de la grotte de Chauvet, les animaux de l’époque reconstitués grandeur nature, les éléments culturels (collection d’outils en silex, flute à 4 trous dans os d’oiseau, sculptures dans ivoire de mammouth…) et des informations sur l’art pariétal et les techniques de dessin utilisées dans la grotte.

Des animations et spectacles en lien avec l’art pariétal et les hommes du paléolithique sont également proposés chaque jour.

Cet article a été réalisé avec l’aide de Ghislaine Marcon du Groupement Alésien de Recherche Archéologique et Georges Mattia.

La sortie du 24 février 2024

Nous étions 22 à nous retrouver à la grotte Chauvet 2 à Vallon-Pont-d’Arc pour une journée sur l’art pariétal. Nous avons commencé par une visite de la grotte à la torche, guidée par une guide très professionnelle et très compétente sur le sujet. Le travail de réplique de la grotte originale est exceptionnel ! Après avoir vu les premiers signes et dessins, nous avons découvert les parois tachées de rouge avec des paumes de mains, des dessins au trait réalisés au doigt ou au silex, puis les dessins sur support blanc aux traits de charbons noirs détourés au silex pour évoquer le volume. Nous avons pu voir aussi les bauges d’ours ainsi qu’un crâne d’ours volontairement posé.

Une fois n’est pas coutume, nous avons mangé au restaurant du musée, excellent au passage, avec des produits de qualité et une cuisine soignée. Puis nous nous sommes retrouvés au café pour discuter des thèses concernant la signification de l’art pariétal ; Giorgio qui avait déjà interviewé Marc Azéma par le passé nous a fait une synthèse de ses travaux de thèse sur la grotte Chauvet. Pour ce préhistorien, spécialiste de l’art pariétal, les animaux sont dessinés en mouvement, certains à partir de procédés d’animations proches de ceux utilisés dans le dessin animé. C’est en quelque sorte une préhistoire du cinéma évoquant par l’image une narration. Puis Florence nous a parlé des thèses sur la signification de ces images, celles abandonnées comme « l’art pour l’art », les représentations de scènes de chasses, celles très discutées comme la thèse du chamanisme ou celles qui suscitent un intérêt actuel comme celles d’une imagerie liée à une mythologie. Cette dernière a été l’occasion de parler des derniers travaux sur les mythes et l’hypothèse de leur origine paléolithique pour nombre d’entre eux. Jean-Loïc Le Quellec pense que l’art pariétal proviendrait d’une mise en scène d’un mythe mondialement répandu de l’émergence primordiale.

Puis nous sommes allés visiter la partie muséale, la galerie de l’Aurignacien qui montre les scènes de vie de cette période du paléolithique, l’environnement, les animaux grandeur nature, les outils utilisés, les sculptures et tout ce qui constitue la culture de ces hommes préhistoriques. Une partie est consacrée aux connaissances sur l’art pariétal en Europe. Un très beau spectacle son et lumière à 360° « animal » conçu et réalisé par « Spectaculaire — Allumeurs d’images » nous a immergé dans une œuvre contemporaine des œuvres préhistoriques au street art.

Enfin, nous nous sommes rendus sur le site de la grotte Chauvet originale, dans les gorges de l’Ardèche, au niveau du cirque d’Estre. Après quelques explications géologiques sur la formation des gorges de l’Ardèche, du pont d’Arc, du cirque et des grottes de l’Ardèche, nous sommes montés par un sentier non balisé vers la grotte Chauvet originale en longeant une vire en encorbellement, un banc de calcaire à orbitoline. La grotte fermée au public est protégée par une porte blindée et des caméras, puis nous sommes redescendus dans ce cadre magnifique de l’environnement de la grotte Chauvet. Une journée bien complète, pleine d’émotions !

La grotte Chauvet

Émission “des racines et des ailes” sur FR3 – 2013

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Grottes, gouffres et abîmes
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Est-ce que les karstologues comprennent tout dans le karst ?
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Attention, un karst peut en cacher un autre...
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Le karst : y’a de l’eau dans le gaz !
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Fantôkarst contre Wallon yard
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Le karst , plus tu y cherches des réponses et plus tu y trouves des questions...
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L’art des cavernes en action – Tome 2

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Ouvrages et synthèses sur la préhistoire

Homo-sapiens, l'humanité en partage - Hors-série Le Monde/ La Vie sept 2022

Homo-sapiens, l'humanité en partage

Hors-série Le Monde/ La Vie sept 2022
Livre Néandertal nu de Ludovic Slimak (2022)

Néandertal nu

Ludovic Slimak, 2022, edt Odile Jacob - 240p.

Livre La seconde naissance de l'homme - Le Néolitique - Jean Guilaine - 2015

Au temps des dolmens

Jean Guilaine - 1998 - edt Privat - épuisé

Livre Le dernier Néandertalien de Ludovic Slimak (2023), édition Odile Jacob, 304 p

Le dernier Néandertalien

Ludovic Slimak, 2023, edt Odile Jacob - 304 p

Livre La seconde naissance de l'homme - Le Néolitique - Jean Guilaine - 2015

La seconde naissance de l'homme - Le Néolitique

Jean Guilaine - 2015, edt Odile Jacobs, 200 p.
Livre La seconde naissance de l'homme - Le Néolitique - Jean Guilaine - 2015

Néandertal, mon frère

Silvana Condemi et François  Savatier - 2019 (version originale 2017), edt Flammarion poche, 246 p.

Livre sur les premières sociétés agropastorales du Languedoc méditerranéen. Le Taï (Remoulins-Gard) Sous la direction de Claire MANEN Toulouse, Archives d’Écologie Préhistorique, 2022, 2 volumes, 922 p.

Les premières sociétés agropastorales du Languedoc méditerranéen. Le Taï (Remoulins-Gard)

Sous la direction de Claire MANEN Toulouse, Archives d’Écologie Préhistorique, 2022, 2 volumes, 922 p.
Livre de Marylène Patou Mathis, Néandertal de A à Z, 2024, édition Tallandier

Néandertal de A à Z

Marylène Patou Mathis - 2024, edt Tallandier, 560 p.

La préhistoire en Cévennes

Logo du musée archéologique d'Alès, le Colombier

Musée du Colombier

Le musée archéologique d'Alès
La replique de la grotte Chauvet, son art pariétal, sa galerie de l'Aurignacien et son musée

La grotte Chauvet 2

La réplique de la grotte Chauvet et son parc

Musée préhistorique de l'aven d'Orgnac

Musée d'Orgnac

Le musée préhistorique de l'Aven d'Orgnac

Éléments de bibliographie

Randonnées à pied

Préhistoire des Cévennes

Le coffre de Galta - Saint-Germain-de-Calberte.

Randonnée des Rocs de Galta "sur les traces préhistoriques"

Randonnée sur le thème de la pierre et de la préhistoire - 6 km, dénivelé : 200 m - Départ au village vacances de Saint-Germain-de-Calberte
Randonnée sur les coffres néolithiques du Mortissou (Vallée du Galeizon, Saint-Martin-de-Boubaux)

Randonnée "Les coffres néolithiques du Mortissou"

Randonnée sur le thème des coffres préhistoriques - 10 km, dénivelé : 350 m - Départ sur D54

Randonnée des menhirs des Bondons

Randonnée des menhirs des Bondons

Randonnée sur le thème des menhirs - 6 km, dénivelé : 200 m - Départ sur D35

Vue du plateau qui surplombe l'abri des Pêcheurs (photo Florence Arnaud) dans les gorges du Chassezac en Ardèche.

Randonnée sur le l'homme de Néandertal dans les gorges du Chassezac

Randonnée sur le thème de l'homme de Néandertal: 7,5 km, dénivelé : 225 m - Départ sur D452

Espace Membres

 

 

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