« La vie secrète des arbres » de Peter Wohlleben
Cet article sur la vie des arbres a été écrit à partir des connaissances décrites dans le livre « La vie secrète des arbres » de Peter Wohlleben. Il concerne essentiellement le fonctionnement d’un arbre à l’échelle individuelle, sa naissance, son développement au fil des saisons, sa reproduction, les attaques dont il doit faire face et sa mort.
Naissance et croissance des arbres
Sous un arbre, seulement 3 % des rayons lumineux parviennent au sol empêchant la croissance des jeunes arbres en dessous. Ces derniers poussent lentement, leurs cellules sont plus petites et ont peu d’air. Ces jeunes arbres sont donc plus flexibles, supportent mieux le vent et, plus durs, ils résistent mieux aux champignons. Toutes ces caractéristiques leur donnent plus de chance de devenir vieux. Par ailleurs, ils sont nourris par leur parent par les racines. Quand la mère meurt, elle s’abat écrasant au passage des arbres enfants. La lumière surgit et c’est la course à celui qui poussera le plus droit et le plus vite. Les autres, en dessous et à l’ombre, mourront.
Vie et mort de l'arbre
La croissance de l’arbre après s’être faite en hauteur, se fait ensuite en largeur. Avec le temps, les branches supérieures des houppiers ne sont plus alimentées et meurent. Les arbres rapetissent. Puis, il ne reste que les branches maîtresses qui vont elles aussi mourir. Les champignons s’installent, atteignent le duramen, bois au cœur du tronc, ils décomposent l’intérieur, l’arbre résiste jusqu’à ce qu’une tempête le déracine et ait raison de lui. Le tronc à terre, en se décomposant, contribue à l’écosystème durant longtemps.
Comment l'eau circule t'elle dans les arbres ?
Comment l’eau monte-t-elle des racines des arbres vers les houppiers pouvant atteindre plus de 100 m de haut ? La capillarité à elle seule ne permettrait de monter que d’un mètre. Il faut l’associer à la transpiration, où les feuilles et aiguilles perdent plusieurs centaines de litres d’eau par jour en été, ce qui provoque une aspiration de l’eau des racines vers le haut. L’osmose joue également un rôle. Lorsque la concentration en sucre d’une cellule est plus forte que la voisine, l’eau passe de la cellule la moins concentrée vers la plus concentrée afin que l’équilibre s’opère. Ainsi, l’eau chemine de cellule en cellule. C’est au printemps, au débourrement, que l’eau circule le plus intensément. Mais aucun de ces trois mécanismes n’est suffisant et la question reste une énigme.
La sexualité des arbres
Pour se reproduire, les arbres utilisent un organe mâle qui fournira le pollen qui fécondera un ovule d’un organe femelle pour donner un fruit et des graines.
Pour éviter la consanguinité, avec une fécondation sur le même arbre, les arbres ont différentes stratégies. Certaines espèces, dont les pins, ont des fleurs mâles et femelles sur un même arbre qui fleurissent à plusieurs jours d’intervalle empêchant ainsi l’autofécondation. Pour le merisier, dont les organes mâles et femelles sont sur la même fleur, si la fleur reconnaît son propre pollen (on ne sait pas comment elle le reconnaît), le pollen ne peut pas féconder la fleur. Seul le matériel génétique étranger peut atteindre l’ovule, féconder et produire des fruits. D’autres espèces ont des individus avec un seul sexe, comme le saule marsault. Les individus mâles déploient de beaux chatons odorants colorés qui attirent les abeilles en premier, avant d’aller polliniser les discrètes fleurs verdâtres des arbres femelles. Dans tous les cas, le vent et les abeilles permettent de transporter le pollen à des distances importantes permettant de renouveler le patrimoine génétique.
La stratégie de reproduction des feuillus : ils ne fleurissent pas tous les ans, ainsi les herbivores et sangliers ne pouvant compter sur leurs fruits chaque année ont une population régulée… Lorsqu’ils fleurissent tous en même temps, la fructification est si abondante qu’il restera des graines pour assurer la descendance de l’arbre.
Les arbres au fil des saisons
Pendant l’été, les arbres emmagasinent un maximum de lumière pour synthétiser les sucres et les substances nutritives dont ils font des réserves. Certaines espèces précoces sont rassasiées dès l’été, mais pour la plupart ils photosynthétisent jusqu’aux grands froids. La plupart des espèces commencent à réduire leur teneur en eau, et donc leur activité, dès juillet.
En automne, la chlorophylle des feuilles est décomposée en différents éléments afin que l’arbre puisse en renvoyer en grande quantité dans ses nouvelles feuilles au prochain printemps. Le pompage du pigment vert fait apparaître le jaune et le brun qui étaient dans la feuille, mais non visibles. Ces pigments contiennent des carotènes qui ont un rôle préventif. Les pucerons et les insectes cherchent à se réfugier dans les anfractuosités des écorces. Ils évitent ceux flamboyants aux couleurs d’automne, car ces derniers, en pleine santé, libéreront des poisons dès le printemps. Ils se replient donc sur des sujets fragiles et moins colorés.
En hiver, les feuillus perdent leurs feuilles, cela leur permet de lutter plus efficacement contre les tempêtes et de supporter le poids de la neige. La chute des feuilles est un processus actif. Une fois les réserves nutritives des feuilles redescendues dans le tronc, l’arbre fabrique une couche de séparation qui ferme la communication avec les rameaux. Un simple coup de vent et les feuilles se détachent et tombent. Ils entrent alors dans un repos nécessaire. Chez les conifères, les aiguilles des résineux contiennent un antigel qui leur permet de rester sur l’arbre toute l’année. Et leur surface recouverte d’une couche de cire empêche l’évaporation. Les épicéas, pins, sapins et douglas renouvellent leurs aiguilles et le mélèze perd ses aiguilles chaque année.
Au printemps, les bébés arbres, à l’abri des gros arbres, bourgeonnent 15 jours à l’avance. La ramure des vieux arbres forme un auvent qui atténue l’impact des gels tardifs sur les étages inférieurs, tandis que la couche de feuilles mortes, qui se décompose sur le sol comme un compost fait monter la température. Les graines qui sont tombées en automne entrent en germination au printemps, quand des journées de hautes températures succèdent à des journées de gel. Au printemps, les arbres reprennent leur activité photosynthétique, fabriquent de nouvelles feuilles et fleurissent pour leur reproduction.
Les arbres attaqués
Le monotrope sucerin est une plante parasite qui se nourrit des canaux de nutriment qui circule entre les arbres et les champignons. Le mélampyre des forêts se connecte quant à lui au réseau arbre-champignon de l’épicéa. Tous les étés, les cervidés frottent leur bois sur l’écorce des arbres pour faire tomber leur velours. Ils choisissent des essences rares, dont le tronc est assez gros pour ne pas casser, mais inférieur à 10 cm pour être flexible. Les cervidés en manque d’herbe peuvent manger l’écorce en été, qu’ils arrachent de bas en haut, par bandes. Les plaies peuvent être envahies de champignons et cela peut être fatal pour l’arbre.
Pour lutter contre les prédateurs, les arbres émettent des phytocides, molécules antibiotiques et pesticides. Si le tronc d’un arbre est abîmé en hiver, cela a moins de conséquences qu’au printemps ou le cambium gorgé de sève laisse entrer les parasites et champignons. L’aubier trop humide freine cette invasion, mais comme il devient à l’air libre, il sèche, et c’est une course entre les champignons qui envahissent l’aubier asséché et l’arbre qui referme sa blessure en formant du cambium. Il faut que cela se fasse avant que le champignon n’atteigne le duramen, le bois intérieur.
À chaque lieu, un arbre roi
Les arbres se déplacent
Éléments de bibliographie
Bibliographie sur les arbres et la forêt en Cévennes
Documents généraux
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Documents spécialisés
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Les arbres et la forêt pour tous
La forêt enchantée - Ça vous branche ?
Émission "C'est pas sorcier" sur la forêt et les arbres
À quoi servent nos forêts ?
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